Léa, 28 ans, cherche une « relation sérieuse uniquement »

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 Les prémisses d’une relation amoureuse, dont la concrétisation est très éventuelle au départ, peuvent être difficiles et floues. En effet, il est dur de savoir après un premier ou deuxième rendez-vous, ce que l’autre veut. Je compare cela à une partie d’échec psychologique : au début d’une relation, chacun va avancer ses pions, précautionneusement. Quand l’homme fait un “move”, la femme suit. Et vice versa. Mais il ne faut pas être trop pressé ou aller trop vite, parce que lorsqu’on est dans une phase de séduction, on ne veut pas brusquer l’autre. 

Mais comment faire lorsqu’on sait exactement ce que l’on veut / ce qu’on ne veut pas en termes de relation ? Comment fait-on lorsqu’on ne veut pas perdre son temps ? La transparence est-elle de mise à l’orée d’une relation ? Peut-on abattre ses cartes sans tergiverser ? Le mystère et la lenteur ne constituent-ils pas l’essence même de la séduction ? 

En discutant avec des copines il y a peu de temps, l’une d’elle m’a posé cette question : 

“Tu penses que je dois dire directement que je ne veux pas de plan cul ? Que je veux un truc sérieux ? J’en ai marre des mecs qui ne veulent que baiser, sérieusement… Je veux plus perdre mon temps.”

Je me suis interrogée sur le sujet, épineux, une bonne centaine de fois. 

J’ai d’abord voulu avoir l’avis des mecs. 

Dis-moi à quoi tu penses…

Un pote m’a donc donné son point de vue : 

« Une femme s’inscrit sur un site et clame dès le début qu’elle veut du sérieux, ça fait peur aux mecs. Même ceux qui veulent trouver une relation longue, car c’est tout de suite très engageant. Pour la plupart des mecs, c’est très simple. 

Personnellement, j’arrive au rendez-vous et je sais qu’il y aura deux options: 

La meuf est jolie et sympa, mais sans plus. Assez intéressante pour que je veuille coucher avec dès ce soir, mais pas pour une potentielle copine. 

La meuf est vraiment géniale, ce qui est rare, et dans ce cas, j’ai envie de la revoir et de mieux le connaître. Et bien sûr de coucher avec. 

Y’a pas de truc de « Je cherche la mère de mes enfants » dès le début. Même s’il est évident que je veux aussi un truc dément, qui me fasse vibrer ! C’est juste que je ne me projette pas sur une rencontre.  » 

J’ai également interrogé mon copain actuel avec qui tout a démarré très naturellement. 

Quand j’étais inscrit sur OkayCupid, dès que je voyais un profil de femme sur lequel il était inscrit “Je cherche du sérieux”, ça me faisait fuir. Pourtant, je n’étais pas phobique de l’engagement. Je trouvais juste que c’était absurde de parler de sérieux alors que l’on ne s’était même pas rencontré. Pour moi, la limpidité concernant la nature de la relation survient lorsqu’on est en face de l’autre. Je saurais si je veux un truc “sérieux” ou pas avec la fille une fois que je la connaîtrais mieux, et non avant de la rencontrer”. 

Grosso modo, il me dit la même chose que le premier exemple. 

En conclusion, sans faire de généralité, je remarque quand même que les hommes ont une propension à vivre au jour le jour dans les relations sentimentales et les femmes à se projeter dans le futur. C’est-à-dire que les hommes vont souvent se rendre à un premier rendez-vous sans anticiper le futur, et en imaginant simplement qu’ils vont passer un bon moment et aviseront, tandis que les femmes vont avoir tendance à vouloir tout savoir et même faire des projections très rapidement. Elles peuvent se demander si l’homme pourrait être leur futur mari, le père de leurs enfants. Horloge biologique peut-être ? C’est ce qui fait qu’on catalogue beaucoup plus les hommes de “phobiques de l’engagement” que les femmes. 

Et c’est là que les choses se floutent parfois et deviennent “compliquées” à appréhender. 

En effet, il semblerait qu’oser s’affirmer fasse fuir les hommes. Mais lorsqu’une femme ne dit rien, il arrive que l’autre essaye d’imposer sa relation inconsciemment. C’est pourquoi je parle de rapports de force implicites. L’exemple que je remarque le plus souvent, mais peut-être suis-je biaisée car je suis de sexe féminin, est celui où l’homme fait patienter la femme, malgré lui, car cela n’est pas machiavélique et réussit à lui imposer son “schéma”.

La femme ne veut pas le brusquer, elle ne parle donc pas de sérieux et l’homme ne veut pas s’engager donc il ne dit rien et se contente de vivre au jour le jour. Les deux ne sont donc pas sur la même longueur d’ondes. 

La femme reste dans le flou car : 

-l’homme l’embrasse et couche avec elle 

Mais, 

-l’homme ne révèle pas ce qu’il veut et ne verbalise rien. 

La femme ne dit rien car elle pense le faire partir si elle se met à tenir des propos trop « engageants », elle préfère donc attendre. Et / où la femme se dit que l’homme finira par s’attacher et attend parce que seul le temps permet d’y voir plus clair sans confrontation. Il m’est très souvent arrivée de me retrouver dans la situation suivante, trop floue : 

Je suis en relation avec un homme dans le sens où nous nous côtoyons depuis deux, trois semaines, il y a eu rapprochement physique, mais je ne sais pas vraiment ce qu’il veut ni s’il voit d’autres filles. Du coup, j’ai le sentiment qu’il m’a imposé son schéma, et que je me retrouve à devoir patienter pour ne pas le faire fuir. Je déplace mes pions très lentement sur l’échiquier. J’ai peur de me faire prendre pour « un plan cul » alors que ce n’est pas ce que je souhaite ou de savoir qu’il “date” d’autres filles. 

A savoir que dans certains pays, comme les Pays-Bas, il est tout à fait normal de “multi dater”, c’est-à-dire pour l’homme de fréquenter plusieurs filles à la fois pendant quelques temps afin de n’en choisir qu’une seule. Qu’importe, ce genre de situations, jamais vraiment exprimées mais souvent vécues, que ce soit par moi et bon nombres de mes amies engendre l’interrogation suivante :

Faut-il, en tant que femme, dire tout de suite que l’on veut du “sérieux”? 

Seras-tu le père de mes enfants ?

Après avoir subi plusieurs fois la morsure de la déception, je pense qu’il ne faut rien verbaliser. Il faut simplement agir en conséquence, et en suivant ses propres valeurs. 

Si on part du postulat que, dans tous les cas, l’homme voudra coucher (cf. les réponses de mes deux exemples masculins), alors si la fille ne veut pas “que” ça, il vaudrait mieux ne pas coucher tout de suite. Laissez un peu le temps à l’autre pour vous connaître. Si c’est uniquement ce que l’autre veut, il/elle se lassera vite d’attendre. J’imagine mal un mec/une nana qui veut uniquement du sexe patienter cinq-six rendez-vous avant de pouvoir assouvir son envie. Et si l’autre fuit, tant mieux. 

J’ai vraiment découvert il y a quelques années le pouvoir de la résistance. Ne pas avoir de relation intime de suite est d’une efficacité redoutable.

J’entends déjà les protestations des féministes et je sais que je me ferais taxer de “vieux jeu”. Les hommes avec qui je n’ai pas vraiment attendu n’ont été que des relations brèves, malgré une volonté de ma part d’aller plus loin. Ceux que j’ai fait patienter un peu, dont j’ai tempéré les ardeurs, que j’ai fait languir ostensiblement, ont été mes compagnons de longue route. Coïncidence peut-être ? Je ne crois pas. Je pense simplement que le délai entre le premier rendez-vous et la première fois leur a permis de mieux me connaître et de se dire “Tiens, elle est cool cette fille en fait, on s’entend bien”. 

Conclusion : ne sous-estimez pas le pouvoir du temps, de la lenteur… 

Je suis curieuse de recevoir des avis, et en particulier de garçons, alors à vos claviers !

12 commentaires

  • Ça serait bien d’avoir leur avis (à ce genre de garçon-là) sur la question, bien que je pense qu’ils n’aient pas grand chose à nous apprendre. Pour ma part, j’espère toujours que la relation durera si je drague une fille, je n’ai donc pas grand chose à répondre à cet article. D’ailleurs, tu as tout dit et ton conseil est d’or. Il existe plein de citation sur la patience et ses vertus.

    En revanche, je trouve ça vraiment incroyable qu’un mec puisse fréquenter une fille, l’embrasser voire lui faire l’amour sans admettre qu’il soit en couple avec elle. Rien de pire qu’être un plan Q quand on pense être aimée pour ce qu’on est. Réaliser ça doit être d’une violence… et d’une horreur.

    • Pourtant il y en a beaucoup ! Mais je pense, pour avoir pas mal interrogé mes amis, que c’est surtout quand ils ne sont pas disponibles émotionnellement, j’entends après une rupture difficile par exemple. Pendant plusieurs semaines / mois, souvent ils sont en mode « pas d’attachement ». Ce que je peux comprendre. Ce que je ne comprends pas, ce sont les éternels queutards qui ne pensent vraiment qu’à s’amuser. J’aimerai bien avoir leur avis à ceux-là, ça pourrait être intéressant, bien qu’un pote m’ait dit un jour » Les gros queutards ça n’existe pas! Tout le monde veut vibrer d’amour! C’est juste que nous les mecs, quand on rencontre une fille pas hyper intéressante à nos yeux mais mignonne, on veut bien coucher mais pas plus. »

      • Ce n’est pas qu’une histoire d’indisponibilité emotielle Hanna et pas toujours après une rupture difficile. Les hommes elevés dans les années 1990-2000 n’ont pas vraiment eut comme crédo la prise en compte des attentes de l’autre et donc de parfois mettre en sourdine leurs propres attentes. En fait, ils agissent en rois divins: tout leur est dû sans jamais se demander si d’éventuels moissons de malheurs leur tomberaient dessus par un coup du sort imprévu. 9a ne peux jamais arriver se disent ils.

        La jouissance mène à la puissance, la puissance mène à la domination qui permet ensuite tous les abus.

        Attendre n’est pas problématique, le problème c’est quand les attentes de l’autre ne sont pas clairement identifiables. Je ne pourrais pas coucher de suite avant de savoir un minimum sur la femme et notament de savoir quelle genre est elle vraiment. Je pensais pendant longtemps qu’une femme qui ne verbalise pas est une femme qui choisit d’ignorer son interlocuteur pour un autre, maintenant c’est clair à mes yeux: c’est une forme d’armure à l’instard de batgirl.

  • C’est marrant mais personnellement, j’ai un ressenti totalement opposé après avoir fréquenté pendant des années des sites de rencontres et séduit des personnes totalement différentes. Je ne cache pas mes intentions d’entamer une relation sérieuse, je me projette dans le futur sans pour autant être lourd et en préservant une approche fun et naturelle de séduction, mais ce sont toujours les femmes qui m’ont fait comprendre après un, deux, trois, quatre rendez-vous, qu’en fait elles ne cherchaient pas vraiment une relation de longue durée et préféraient s’amuser, ou bien qu’elles préféraient être l’objet de toute mon attention et pas seulement une partie de ma vie (alors que j’ai aussi un travail, un enfant et des loisirs), alors que ces mêmes femmes ont systématiquement affiché en premier lieu leur caractère conciliant, leur sens des responsabilités et leur volonté de s’engager à long terme. N’y aurait il pas tout simplement un gros problème générationnel chez les femmes d’aujourd’hui que leur instinct et leur éducation pousse à chercher une relation durable alors que la publicité, les mouvements féministes et la société de consommation leur disent plutôt de jouir sans entraves et de profiter de tout ce qu’offre le monde tant qu’elles sont encore séduisantes ? Tout ce que j’ai pu voir reproché aux hommes (ghosting, sexualisation crue, manque de romantisme, multi dating, hypocrisie, manque d’engagement, etc), j’ai pu le voir à de très nombreuses reprises chez les femmes que j’ai rencontrées, et totalement assumé, donc je pense qu’il n’est plus du tout pertinent de nos jours de continuer à souligner les différences hommes-femmes dans les comportements de séduction : les individus sont tous différents, et s’il y a des comportements abusifs, déviants, irrespectueux, ce n’est pas le fait d’un sexe mais plutôt d’une époque qui considère les individus comme des produits interchangeables et plus comme des personnes uniques avec une sensibilité propre et des aspirations respectables. Les gens qui ont une certaine maturité et lucidité ne cèdent pas à cela, mais les autres oui.
    Pour développer une relation saine, il faut commencer par se respecter soi-même, et cela passe tout d’abord par savoir clairement si l’on veut une relation sérieuse et tout ce qui va avec (savoir écouter l’autre, mettre de côté parfois ses désirs et pas vouloir les imposer, construire quelque chose ensemble et pas seulement tout seul, accepter le passé de l’autre, etc…), ou juste se réfugier derrière une posture victimaire (les hommes ne sont jamais sérieux mais je n’y suis pour rien) qui n’apporte que de l’incompréhension et de l’amertume et fait perdre son temps aux deux parties.

    • Bonjour Raphael !
      Je suis désolée de ma réponse tardive, j’ai été très fatiguée ces deux dernières semaines et je voulais donc un peu plus de temps pour me poser avant de répondre.
      C’est assez drôle que tu me dises ça car souvent, lorsque j’en parle en tant que femme, les hommes me disent exactement ce que tu me dis, à savoir que de l’autre côté, les comportements sont exactement les mêmes. Alors que de mon côté, lorsque j’en discute entre copines, nous avons l’impression que c’est uniquement les mecs qui se comportent comme ça et que nous, jamais nous n’oserions être si irrespectueuses ! Comme quoi, j’imagine que c’est une question de perspective. Mais j’en suis toujours surprise ! Comme quoi, c’est exactement ce que tu dis : « Pour développer une relation saine, il faut commencer par se respecter soi-même » Très juste ! Je suis entièrement d’accord avec toi pour dire qu’il y a en fait un problème générationnel. C’est clair et net ! D’ailleurs, si tu as un peu de temps, je te renvoie à mon premier article dans la catégorie « Les liaisons factices » : https://www.hanna-anthony.fr/2019/04/01/episode-1/

  • Oui j’ai déjà lu cet article, et je trouve le temoignage de notre époque à travers les yeux de ton héroïne très juste. À mes yeux, un mot traduit bien le sentiment que ressentent beaucoup de gens face aux relations amoureuses à l’ère de l’hyper connexion et du consumérisme : le désenchantement. À l’heure où le sexe est devenu hyper accessible, l’amour est devenu le fantasme ultime. En tout cas, à défaut de savoir comment remédier à cette consommation mortifère des corps et des âmes, c’est toujours un plaisir de lire des témoignages qui font écho à ce que l’on a vécu, et vit tous d’ailleurs je le pense, chacun à notre échelle.

  • J’étais et je suis à nouveau une praticienne de la lenteur dans le début des relations mais cela ne m’a pas empêché de tomber sur des mecs qui me larguaient quelques semaines après avoir eu des échanges charnelles. Leur excuse « il me manque un petit truc »… Alors qu’avec la next, qui ne prenait ce temps, ils ont eu « ce petit truc »… C’est assez usant, de ne pas vraiment savoir comment se comporter pour ne pas être prise comme un plan cul !

  • Bonjour Hanna,
    Je découvre ton blog suite à ton podcast chez les gentilshommes (et d’ailleurs j’ai commandé ton livre que j’ai hâte de recevoir)! Juste pour redire que je me reconnais totalement dans cet article et ue je partage totalement ton point de vue. J’ai malheureusement fait le même constat. Je suis forcée de constater que la patience, la lenteur, et le fait de ne pas céder trop vite en début de relation, même si on en a envie, mène à une relation plus durable et saine. J’ai malheureusement foiré toutes mes relations en allant trop vite, elles n’étaient qu’éphémères, et brèves. Maintenant, j’impose mon rythme, et si le mec s’essouffle et fuit, tant pis, c’est que ce n’était pas le bon… et je vous assure que les hommes qui ont un réel intérêt pour vous, attendent, vont à votre rythme et persévèrent.

  • Merci pour cet article qui illustre bien le problème de consumerisme des relations ds la génération Y à laquelle j’appartiens.
    Les hommes de ma génération ont la fausse impression d’avoir un choix illimité de femmes accessibles via des applications comme Tinder par ex. et de se fait ne font plus l’effort de s’engager dans les relations ou prennent la fuite dès qu’une difficulté apparait dans la relation car après tout pourquoi se prendre la tête alors qu’en se connectant tu peux trouver un plan d’un soir d’un clic. Une de mes amies etait en couple (relation exclusive dès le début) depuis 2 ans avec un homme de 34 ans (bientôt 35) qui sest ensuite découvert une passion pour Tinder et le polyamour. Ce dernier a tt de même voulu rester en couple car cette fille bien est aussi jolie, intelligente, « de valeur » selon lui et appréciée de sa famille mais sous la forme d’une relation libre où lui pourrait aller voir ailleurs. Il voulait le beurre, l’argent de beurre, les fesses de la crémière et de ses collègues. Elle a due se separer de lui car non, elle n’a pas que cela à faire de l’attendre pdt que lui va samuser à droite et à gauche. Mais il a quand même eu l’audace de présenter cette option après 2 ans de relation officielle, il a voulu faire passer ses envies en priorité sans prendre en compte les envies/besoins de sa compagne quil connait très bien et qui n’aspire qu’a une relation exclusive et sereine. Aucune notion de sacrifice, d’engagement.
    Cette une génération d’HommeY pourrie gâtée qui même passé la 30aine ne pensent pas à l’engagement ou à se poser mais à consommer … Quelle tristesse.Hônnetement, cela fait peur et laisse peu d’espoir…

Hanna Anthony

Alors que j'ai été une adolescente solitaire, la pratique de l'écriture m'a sauvée.

À 12 ans, j'ai rédigé ma première nouvelle sur l'ordinateur familial. Par la suite, je publiais régulièrement mes textes sur un blog. J'ai ensuite tardé à me lancer dans le roman, persuadée que je n'étais pas légitime à construire une structure narrative et des personnages forts.

En 2019, l'école d'écriture Les mots a lancé un concours auquel j'ai participé avec un texte très moderne sur les amours contemporaines. Les liaisons factices a figuré parmi les lauréats du concours. Un an plus tard, il a été publié dans une petite maison d'édition et vendu à 800 exemplaires.

J'ai également vendu mon propre recueil de textes en auto-édition, en moins de deux mois, plus de 500 exemplaires ont été écoulés.

Particulièrement intéressée par le genre du roman contemporain, j'ai fait évoluer mon écriture dans le cadre d'ateliers, notamment avec Chloé Delaume et Lolita Pille. J'ai affiné mon style, que je considère aujourd'hui comme inspiré de Delphine de Vigan et de Karine Tuil.

Je possède aussi un compte Instagram de mots, @relation_textuelle, suivi par plus de 40 000 personnes.

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anthonyhanna760@gmail.com