L’engagement, une valeur en perte de vitesse. Pourquoi ?

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Je n’ai pas vu une de mes amies depuis des mois. Nos créneaux ne concordent pas et nos emplois du temps sont comme des Légos qu’un enfant obstiné essaierait d’emboîter, en vain. 
A chaque fois que je lui suggère une sortie, je n’ai pas droit à une réponse claire, c’est-à-dire un « Oui » ou un « Non ». 

Notre conversation pour essayer de bloquer une date propice se résume ainsi : 

Moi : Hello, tu es disponible samedi ?

Elle : Normalement, oui. Mais je te redis ça. 

Moi : Okay. 

A chaque fois que cette situation se produit, j’attends. J’attends qu’elle me « redise ça ». Et la réponse définitive arrive le jour J, soit le samedi à 11h00. Bien entendu, une fois sur deux elle me fait un « faux plan » parce qu’elle a mieux à faire et le « Désolée finalement je peux pas » tombe comme un couperet. 
Ça vous est déjà arrivé ? C’est « excessivement énervant », n’est-ce pas ? 

Je crois que mon amie est empêtrée dans le mal de notre génération: le désengagement facile. 
Elle attend de voir si « quelque chose de mieux » se présente: un programme plus alléchant, un verre avec d’autres potes plus intéressants… 
Si tel est le cas, sa réponse vague qui consiste en un éternel « Je te redis ça » lui permettra de s’échapper sans générer un tumulte de reproches. Habile.
Elle ne s’engage pas. Et je subis une énième dérobade. 

La génération Y, dont je fais partie, est, selon moi, une génération désengagée. Désengagée sur tout: le travail, les relations amoureuses, les sorties entre amis.
C’est un fait, les jeunes nés à la fin des années 1980 et début 1990 sont réputés fainéants, « picky », inconsistants, instables. Le pendant positif est qu’ils sont curieux, agiles, adaptables, libres. Ils changent de job tous les deux ans, veulent avoir la possibilité d’aménager leurs horaires, de travailler de chez eux, de partir faire le tour du monde quand ça leur chante. 

Quelles en sont les causes ? 

A mon sens, trois causes existent et se nourrissent mutuellement pour venir faciliter le désengagement : la FOMO ou Fear Of Missing Out, les réseaux sociaux (et moyens de communication instantanée) et la possibilité de choix infinis de notre monde ultra moderne et connecté. 

La FOMO, acronyme de Fear of missing out


La FOMO est la peur de louper quelque chose d’important, ou peur du « vide ». Cette peur est véhiculée par les réseaux sociaux, en particulier Instagram et Facebook, qui nous bombardent chaque jour d’éclats de vies rayonnantes, de paysages divins, d’events trop swag. Ces images distillées en permanence sur nos rétines nous poussent à  vouloir faire quelque chose d’intéressant, tout le temps, parce que le cas échéant, on a l’impression d’être laissé pour compte, et surtout d’avoir une vie insipide. Du coup, on passe notre temps à vouloir faire ceci et cela, tester tel événementPour être comme les autres, inconsciemment et avoir une vie à la hauteur. 


Comment la FOMO se concrétise dans la vie? 


C’est samedi soir, j’ai prévu de prendre un verre avec ma cousine. Je « scrolle » les stories de mes amis sur Instagram, inlassablement, de ce geste agile des doigts que j’effectue 1000 fois par jour. Alors, je découvre qu’une soirée a lieu chez Laurent. Finalement, je me sens flancher : si je n’y vais pas je vais louper quelque chose. Mon dieu, les gens s’amusent tous SANS MOI. Je ne suis pas de la partie… J’ai si peur de manquer quelque chose, que finalement, j’annule le verre avec ma cousine -pas grave, on se verra une autre fois- pour me rendre illico chez Laurent. 
Un autre exemple: avec des copines, nous prévoyons une soirée rien qu’entre filles. Petit cocktail puis danse dans un bar gratos. Tout est programmé mais, deux jours avant, l’une d’entre elles propose qu’on aille à tel événement plutôt que dans un bar lambda, car tel événement ne doit surtout PAS être manqué, « Tu comprends, ça a l’air trop bien, il y aura Robert et Bobbie ». Du coup, moi qui était ravie de la perspective d’une soirée sympa, légère, je me retrouve forcée d’aller à un événement dont je me contre-fous royalement. 

C’est exactement pareil lorsque je vois des articles sur Facebook vantant « Le nouveau rooftop à ne pas manquer ! », ou « Les jardins suspendus », ceux-là même qui pullulent sur les apps durant chaque été dans la capitale et que mes potes me taguent immédiatement dessus pour qu’on y aille sans plus attendre. 
Un rooftop de plus de moins, qu’est-ce que ça va changer ? Le marketing surfe habilement sur la FOMO pour attirer les clients. 
Pour ma part, je n’ai pas envie de fréquenter tous les lieux branchés de la ville lumière. Surtout quand on sait que tous les parisiens auront la même brillante idée et que l’on se retrouvera entassés comme des vaches dans une étable exiguë où le cocktail le moins raffiné est vendu 16 euros. 

En humbles serviteurs de la FOMO, on trouve donc le deuxième facteur, qui est le combo explosif des réseaux sociaux + moyens de communication instantanée. 


L’avènement des réseaux sociaux pour moi a exacerbé la FOMO puissance mille. Le voyeurisme des applications de soi-disant « partage » (voir mon article sur Instagram) incite à une compétition inconsciente. Celle de la vie trépidante. Il faut toujours faire quelque chose d’intéressant. Voire de plus intéressant. Donc dès lors que quelque chose de « mieux » se présente (ça fera une belle story Insta), le choix initial est remis en cause. Ce qui explique pourquoi ma copine ne s’engage pas sur une éventuelle sortie avec moi le samedi.

Je pense sincèrement que les générations antérieures, notamment celle de nos parents, avaient moins de choix, donc la tentation du désengagement était moins forte. Vous imaginez votre papa qui a rendez-vous le 2 juillet 1982 à 19h00 place Richelme avec un de ses potos pour prendre une bière. Le rendez-vous est fixé quelques jours auparavant. Pas de SMS pour annuler au dernier moment. Pas de réseau social qui bombarde d’hypothétiques meilleures soirées, là et là, et là, et aussi ici. Pas de messagerie instantanée qui missile un meilleur plan de dernière minute en mode « Hey les mecs, soirée chez moi ce soir ». 

Le moyen de communication rapide et instantanée : Messenger, iMessage ou Whatsapp, est un facilitateur de plus, puisque se désengager et annuler devient non seulement possible mais ultra rapide, y compris au dernier moment. Pas besoin de bouger de chez soi pour prévenir, un simple texto et la bonne trouvaille d’une excuse créative équivalent à 36 secondes chrono. Efficace. Pas besoin d’être courageux non plus, puisqu’on esquivera l’autre. Inutiles sont les cojones. On finit donc par tous le faire, sans scrupules. 


Le troisième facteur est la multitude de choix, puisque trop de choix tue le choix. Il est bien sûr intrinsèquement lié à la FOMO. 

Le trop de choix tue le choix peut s’appliquer aux soirées, mais surtout au désengagement amoureux, exemple parfait de nos générations Y, Z. 
C’est un peu l’objet de mon manuscrit, duquel vous pouvez retrouver les épisodes ici, et ce que Nina, le personnage, déplore: 

« C’est la grande maladie de ma génération, Y. La génération friends with benefits, qui sacralise le plan cul, l’amusement, qui encense la consommation et le polyamour. Génération malade… On se sépare pour un oui pour un non. Pas grave, on trouvera quelqu’un d’autre derrière.

[…]

Or, en 2018, pour trouver l’amour, on swipe. Je suis une digne figure de la swipeuse du 21e siècle. Conditionnement oblige. Swiper, ça veut dire passer d’une photo à l’autre sur un Smartphone. Tinder ou la société de consommation version poche. Cinderella a laissé place à Tinderella. Je vais à des rencards comme les gens font leurs courses. Ma liste est dans ma tête, et si le produit ne me plaît pas, je passe mon chemin. C’est ainsi qu’en deux semaines de temps, j’ai rencontré Loic, Arnaud, Paul et Timothée.

Si vous vous y prenez bien, vous pouvez avoir une moyenne de deux rencards par semaine. À force, je finis blasée. C’est toujours la même conversation autour de la table d’un autre café. Dans une autre rue d’un autre arrondissement, devant un autre immeuble haussmannien, à la lueur d’un autre lampadaire… »

Le kaléidoscope de possibilités, infinitésimales, nous fait sans cesse remettre en question le choix premier, car l’on se dit « Et si je trouvais mieux ? » (on retombe sur la peur de manquer quelque chose, la FOMO). Ce qui incite au désengagement facile et rapide. De toute façon, on trouvera toujours mieux. Avec la multitude de potentialités que nous offre le monde moderne, la concurrence est rude. 

En outre, inutile de s’épancher sur les faux plans liés aux applications de rencontre. Je suis prête à parier que tout utilisateur régulier a déjà dû essuyer un refus de dernière minute en mode « Désolé mais finalement je ne suis pas dispo bla bla bla » entièrement bidon. Vous le savez, je le sais, on le sait tous : Thomas 32 ans, Paris 13e a éhontément remplacé votre rendez-vous par un autre, avec une nana qu’il jugeait plus appétissante / intéressante. C’est le jeu. 

Et moi dans tout ça ?

J’ai 30 ans et je fais partie de cette génération que je flagelle. 
Je le concède, combien de fois ai-je accepté un dîner sans réfléchir, et vu arriver avec effroi une flemme paralysante à deux heures dudit repas? Flemme que je ne réussis pas à combattre 3 fois sur 4… 
Et combien de fois me suis-je dérobée avec une excuse lamentable, tapée à la va-vite sur mon smartphone, parce que je préférais finalement aller à ce concert à l’Olympia ? 
Combien de job m’ont ennuyée au bout d’un an, deux ans, le virus insidieux du désengagement se répandant lentement mais irréversiblement en moi, jusqu’à l’envie tenace de poser ma démission au plus vite? 

S’agit-il d’un phénomène générationnel irrémédiable, d’un fatalité ?

Et vous ? Est-ce que vous le faites ? Est-ce que vos potes le font, vous irritant profondément ? 
Qu’en pensez-vous ?

7 commentaires

  • Très bon article mais pour moi la génération Y est non seulement désengagée mais aussi déresponsabilisée : on se comporte mal, on blesse les gens, ils nous le disent/on le sait et… on ne s’excuse pas. On fuit, on fait style de rien et on se convainc que c’est la faute de l’autre.
    Je me demande quel genre de quadra ça va donner…

    • Vrai. je viens de voir sur imgur un post qui montrait une meuf en larmes d’avoir été bannie d’instagram. Dans sa complainte, elle racontait qu’elle vivait de ce que l’app lui rapportait, et entre deux sanglots étranglés, a avoué qu’elle ne pouvait pas travailler de 9 am à 5 pm, que ce n’était pas pour elle, trop difficile.

      C’était en avril cette histoire. Depuis, elle s’est refait une page insta et une nouvelle communauté. Elle peut librement continuer à faire l’idiote (faut voir ce qu’elle poste) et être inutile à la société, comme tant d’autres avec elle. D’ailleurs, elle a aussi avoué « n’être rien sans ses followers », c’en dit long sur l’estime qu’elle se porte.

      Je leur souhaite de ne pas connaître une guerre voire pire, l’effondrement de nos sociétés modernes, mondialisées et interdépendantes. Une génération éduquée elle-même dans l’individualisme et la jouissance immédiate ne comprendra pas que les magasins soient vides, et qu’un père de famille, pour sauver les siens, soient prêt à te tirer dessus ou te poignarder pour tes bouteilles d’eau potable…

    • Je n’arrive pas à savoir à quoi cela est lié, excepté à la société individualiste (on nous martèle qu’il ne faut penser qu’à sa gueule…) + au capitalisme ou chacun doit gagner plus que l’autre mais c’est tout à fait vrai.

  • La réflexion est intéressante et je partage le constat.
    Par contre je ne suis pas d’accord sur les causes évoquées qui me semblent trop superficielles. Il y a des causes plus structurelles qui agissent sur les individus, surtout pris collectivement .

    Pour ce qui est de notre génération (« notre » car 1988 pour ma part), mais qui ne nous concerne pas exclusivement, je dirais que le mot qui me vient à l’esprit c’est : flexibilité. C’est un mot utilisé sans cesse pour décrire un marché du travail idéal, on veut des gens flexibles, un mot qui en cache un autre: précaire (selon wiktionnaire, sens 2 => Qui est incertain, instable, débile. ) D’ailleurs tu prends en exemple les gens qui partent de leur job au bout d’un ou deux ans, ce qui est juste. Mais c’est surtout l’inverse qui est recherché: avoir des gens qui acceptent les (mauvaises) conditions de travail ou qui les quittent sans les remettre en cause (c’est individuellement impossible).

    Plus globalement, c’est une des nombreuses conséquences de la marchandisation de l’humain, elle-même une conséquence du capitalisme version (néo)libérale. Si l’humain devient chose alors pourquoi une chose devrait s’embarrasser de quelque chose d’aussi désuet (d’aussi humain!) que l’engagement ? Bref, il faudrait mille lectures pour comprendre le phénomène complet.

    Dans le métro parisien il y a encore ce mois-ci ces publicités d’un site de rencontre en ligne qui met des hommes dans des caddies (au passage, bonjour Marlène Schiappa, on ne vous entend pas sur ce sujet). Attend-on autre chose des marchandises que leur utilité immédiate ? L’utilité passée, à quoi servent-elles ?

    • Bonjour Saint-Just,

      Merci pour ton commentaire!

      En ce qui concerne les causes, je dirais que les causes évoquées sont les causes à la surface, mais bien sûr, si on remonte les sous-couches en profondeur, chaque cause est la conséquence d’une autre cause et ainsi de suite. Bien sûr qu’on peut remonter plus profond et plus loin, en incriminant le capitalisme, et la mondialisation qui ont eux-même conduit à la société de consommation, qui a conduit aux causes que je décris. Mais dans ce cas, on peut aussi prendre d’autres exemples, l’émergence d’internet puis remonter à ce qui a permis l’émergence d’internet, le développement des moyens de transports rapides qui a permis la mondialisation etc… Toutes ces causes sont interdépendantes. J’ai voulu étudier quelque chose de concret, que l’on vit chaque jour plutôt que de fustiger toutes les « avancées » et les bouleversements de la fin du 20è siècle et du 21è siècle. Cependant, ce que tu dis est très juste et pertinent.

      « Pour ce qui est de notre génération (« notre » car 1988 pour ma part), mais qui ne nous concerne pas exclusivement, je dirais que le mot qui me vient à l’esprit c’est : flexibilité » ». >> Justement, je ne sais pas si cela est la cause et conséquence, j’ai une vision différente de toi et je pense que ce sont nous les jeunes de la Gén Y, qui ont voulu la flexibilité et non les entreprises, que c’est nous qui avons impulsé le mouvement et que les entreprises ont suivi. Il me semble que la génération précédente est plutôt en mode « Je reste bosser 20 ans dans la même boîte » dans que cela ne pose problème. Ne penses-tu pas que ce sont les jeunes qui ont voulu ça, et la société (et les sociétés) en profitent donc pour demander encore plus?
      Un peu comme l’exemple de Google, Google a mis en place de nombreux services pour ses employés (salle de sport, coiffeur, salle de sieste). Ce qui était au début vu comme génial est maintenant considéré d’un mauvais oeil = garder les salariés plus longtemps au boulot le soir etc.

      « Dans le métro parisien il y a encore ce mois-ci ces publicités d’un site de rencontre en ligne qui met des hommes dans des caddies (au passage, bonjour Marlène Schiappa, on ne vous entend pas sur ce sujet). Attend-on autre chose des marchandises que leur utilité immédiate ? L’utilité passée, à quoi servent-elles ? » Tu prêches une convaincue. La société de consommation a même perverti les relations sentimentales. Exemple très très frappant. Et mon sujet de prédilection (Cf catégorie « Les liaisons factices » https://www.hanna-anthony.fr/2019/04/01/episode-1/)

      • Bonjour, je ne suis pas de votre génération, mais de celle de vos parents. Je constate (avec effroi et tristesse) que l’aliénation du système libéral mondialisé a fait son oeuvre. Il vous a amené à croire que c’est vous qui avez voulu la réalité dans laquelle vous vivez et que vous êtes responsable de la situation. Alors que c’est ceux à qui le système profite qui tirent les ficelles. Bien sûr, vous avez accepté les règles du jeu, car tout a été fait pour que le contraire soit impossible, ou tout du moins assez difficile pour vous en dissuader. Maintenant, nous la génération précédente (celle de vos parents) vous avons montré l’exemple et c’est la génération qui nous a précédé qui s’est engouffrée dans le capitalisme qu’on leur a présenté comme LE moyen d’accéder au bonheur, au confort, à la santé…. Il faut dire qu’en comparaison avec la vie que menaient nos aïeuls, le capitalisme c’était du pain béni pour eux ! Pas étonnant que personne aujourd’hui ne veuille en sortir délibérément. Si ça arrive, ce sera suite à un effondrement dû à l’épuisement (très rapide) des ressources naturelles. Personne n’a envie de revenir au moyen-âge et pourtant…c’est ce qui risqe d’arriver. Nous on ne sera plus là, vous non plus. Mais vos enfants, vous pouvez les éduquer pour qu’ils construisent un autre type de société ou la coopération sera vitale pour la survie (à l’inverse de la compétition agressive prônée par le libéralisme actuel) et ce ne seront sûrement pas les réseaux sociaux qui y pourvoiront, vu qu’ils auront soit disparus, soient ils seront devenus des outils de totalitarisme (ce qui n’est déjà pas loin d’être le cas, d’une certaine manière).

Hanna Anthony

Alors que j'ai été une adolescente solitaire, la pratique de l'écriture m'a sauvée.

À 12 ans, j'ai rédigé ma première nouvelle sur l'ordinateur familial. Par la suite, je publiais régulièrement mes textes sur un blog. J'ai ensuite tardé à me lancer dans le roman, persuadée que je n'étais pas légitime à construire une structure narrative et des personnages forts.

En 2019, l'école d'écriture Les mots a lancé un concours auquel j'ai participé avec un texte très moderne sur les amours contemporaines. Les liaisons factices a figuré parmi les lauréats du concours. Un an plus tard, il a été publié dans une petite maison d'édition et vendu à 800 exemplaires.

J'ai également vendu mon propre recueil de textes en auto-édition, en moins de deux mois, plus de 500 exemplaires ont été écoulés.

Particulièrement intéressée par le genre du roman contemporain, j'ai fait évoluer mon écriture dans le cadre d'ateliers, notamment avec Chloé Delaume et Lolita Pille. J'ai affiné mon style, que je considère aujourd'hui comme inspiré de Delphine de Vigan et de Karine Tuil.

Je possède aussi un compte Instagram de mots, @relation_textuelle, suivi par plus de 40 000 personnes.

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anthonyhanna760@gmail.com